mardi 17 avril 2018

Quels sont les caractéristiques des vins biologiques, biodynamiques et naturels ?


Vin biologique : un savoir-faire encadré

La production du vin biologique répond à des critères bien précis, identifiés par un règlement européen en date du 1er aout 2012. Ce règlement dispose que seuls les pesticides et herbicides d’origine naturelle peuvent être utilisés (ainsi que la lutte biologique). Les engrais chimiques doivent, eux, être remplacés par du compost. Les vendanges peuvent être faites manuellement ou de façon mécanique.

Concernant la vinification, plus de 40 intrants sont autorisés pour l’acidification, la clarification ou la décoloration des vins rouges et blancs issus de raisins noirs. Les traitements thermiques inférieures à 70°C et les filtrations sont également autorisés sous certaines conditions. Sont interdits la concentration à froid, l'électrodialyse ou le traitement aux colonnes échangeuses d'ions.

Pour les sulfites, qui font parfois débats, leur concentration ne doit pas dépasser 100 mg/l pour les vins rouges (contre 150 habituellement) et 150 mg/l pour les blancs (contre 200 habituellement).
Les bouteilles de vin bio doivent mentionner le label européen bio sur leur étiquette, et peuvent aussi afficher le label français. Pour les domaines modifiant leur production afin d’être bio, ils peuvent afficher la mention « en conversion vers l’agriculture biologique ».


Vin biodynamique : pousser le bio encore plus loin

Parce que le bio ne va pas assez loin dans le respect des terres et la non-intervention sur les vins, certains producteurs se tournent vers la biodynamie. Une agriculture biologique se basant en partie sur des notions ésotériques. Le cahier des charges des vins biodynamiques est plus stricts que le règlement européen pour l’agriculture biologique : mixité des fermes interdites, CMS interdits, moins d’intrants autorisés, cahier des charges vinification plus stricts.

Concrètement, cela se traduit au niveau de la viticulture par une utilisation encore plus réduite du cuivre et du soufre pour les sols. On leur préfèrera des préparations spéciales telles que des décoctions de plantes, bouses de corne. Les vendanges se font principalement de façon manuelle.
Pour la vinification, l’ajout d’enzymes, de levures et tanins est interdit. Pour le collage, sont utilisés blanc d’œuf, protéines de pois/ de blé ou bentonite.

Les seuils de sulfites sont encore plus faibles que pour le bio. Le label Demeter fixe cette barre à 90 mg/l pour les blancs et rosés et 70 mg/l pour les rouges. Le label Biodyvin à 105 mg/l pour les vins blancs et rosés et 80 mg/l pour les rouges.

Les bouteilles de vin biodynamiques doivent afficher le logo de leur label (Demeter ou Biodyvin) en plus du label européen.

Vin naturel : une dénomination pas encore encadrée

Il n’y a pour le moment aucune réglementation officielle concernant les vins naturels, mais 2 associations qui posent certaines conditions d’adhésions. C’est ainsi qu’il est pour le moment interdit d’utiliser le terme « vin naturel » sur les étiquettes des bouteilles, mais qu’il est possible d’ajouter le logo de l’association à laquelle le producteur appartient.

Ces deux associations sont : l’AVN (Association des Vins Naturels) et Les Vins S.A.I.N.S. (Sans Aucun Intrant Ni Sulfite ajouté).

Pour l’AVN, le raisin doit être issu de l’agriculture biologique ou biodynamique tandis que pour Les Vins S.A.I.N.S., le bio ne va pas assez loin et seule la biodynamie permet d’obtenir un vin parfaitement naturel. Cette dernière interdit d’ailleurs tout désherbant ou produit de synthèse et les vendanges doivent être faites manuellement.

Les deux associations prônent une vinification sans intrants et interdisent l’ajout de sulfites pour obtenir un vin naturel.