mercredi 21 mars 2018

Dépôt dans le vin : un impact sur la qualité (et sur notre santé) ?


Avoir du dépôt dans son vin : est-ce grave ? Comment procéder pour réduire ce dépôt ? Essayons d’y voir plus clair !


D'où vient le dépôt dans le vin ?

Primo, le dépôt dans le vin provient de l’absence de filtration ou de collage lors de la vinification dans la cuve. Cette omission volontaire est le choix même du vinificateur, qui a choisi de manipuler le moins possible son précieux breuvage.

Secundo, il est possible qu’il y ait une réaction chimique naturelle entre les éléments colorants, le tanin et l’oxygène de l’air. Il en résulte des précipités, marron ou rouge-brun, qui se déposent au fond de la bouteille.

Enfin, si le vin a été exposé à des températures en dessous de 5 degrés, des cristaux blancs ou rosés pourraient apparaître. C’est de l’acide tartrique. Ce n’est pas un défaut. C’est même considéré comme un gage de qualité chez les vins de garde. Ces cristaux n’ont pas d’incidence sur la santé du buveur, à part la sensation un peu rugueuse en bouche lors de la dégustation.

Toutes ces réactions attestent que le vin est vivant.

Comment réduire le dépôt dans le vin ?

Si vous constatez que votre bouteille contient un dépôt, vous pourrez retirer ce dernier avant de le servir à vos invités. Il faut mettre la bouteille debout, afin de laisser le dépôt retomber au fond. Cela peut prendre une demi-journée.

Une autre astuce consiste à le décanter doucement. Il s’agit de verser délicatement le vin dans une carafe et de laisser le dépôt au fond de la bouteille. Le mieux, c’est de faire la décantation à la lumière, pour pouvoir guetter l’arrivée du dépôt dans l’épaule de la bouteille, et arrêter l’opération au bon moment. Cette étape doit s’effectuer une ou deux heures avant de servir la boisson.

vendredi 2 mars 2018

Le goût des pesticides… dans le vin


Le chef cuisinier Jérôme Douzelet et le biologiste lanceur d’alerte Gilles-Éric Séralini ont voulu sensibiliser les viticulteurs sur la présence de pesticides dans le vin. Ils ont ainsi entrepris de faire goûter aux vignerons des pesticides mélangés à de l’eau, avec les mêmes concentrations présentes dans le vin. Douzelet et Séralini ont présenté leur travail dans leur ouvrage, Le Goût Des Pesticides Dans Le Vin (éd. Actes sud), qui incite à préférer le vin bio.



Des additifs nocifs qui ne sont utilisés depuis 70 ans

En 2008, une étude de l’association de défense de l’environnement Générations Futures a révélé que les bouteilles de vin conventionnel étaient contaminées. Sur les 34 analysées par l’association, toutes contenaient des pesticides. Ce qui n’était pas le cas des 6 bouteilles de vin bio. Par ailleurs, les doses notées sont environ 6000 fois supérieures à celles que l’on trouve dans l’eau potable. Les pesticides infectent les vignes et deviennent presque des ingrédients dans la fabrication du vin. L’usage de ce type de produit ne se fait que depuis 70 ans. Avec leur ouvrage, Douzelet et Séralini entendent ainsi lutter contre cette pratique. Cela commence par reconnaître le goût des pesticides dans le vin.

Le déroulement de l’expérience

Dans un atelier, les auteurs font goûter des pesticides, issus de vins, dilués dans de l’eau. Comme l’on pouvait s’y attendre, la session était éprouvante pour les onze viticulteurs invités. Ils se sont tous plaints de goûts désagréables. Certains ont même eu des étourdissements. Après une telle dégustation atypique, on n’apprécie plus le vin conventionnel de la même manière qu’auparavant !

Passer au bio

C’est un fait, les pesticides sont néfastes pour la santé. Continuer de consommer des vins conventionnels, c’est continuer d’une certaine manière de s’empoisonner. L’agriculture biologique propose aujourd’hui des vins très savoureux et non contaminés. Pour développer l’image des vins bios ou d’autres concepts comme la biodynamie, le Concours de Lyon propose dans ses palmarès des bouteilles de vin bio primées pouvant plaire à toutes les amatrices et tous les amateurs de vin.